Kinshasa - vendre plus cher sa maison pour acheter moins cher ailleurs : effet de mode ou stratégie de survie !

Kinshasa - vendre plus cher sa maison pour acheter moins cher ailleurs : effet de mode ou stratégie de survie !

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Publié, le 14 juin 2021 | Dans la catégorie Promotions | Temps de lecture 2 minutes et 3 secondes

Survivre à Kinshasa est un véritable parcours des combattants. Certes, les kinois avec leur pouvoir d’achat flottant le savent. Chaque jour, le génie kinois invente un truc qui lui permet de nouer les deux bouts du mois. 

L’un des plus courants de ces trucs en vogue, c’est bien sûr vendre plus cher sa maison dans un quartier huppé de la ville, et acheter moins que son prix de vente dans un autre quartier moyen. Le solde de l’achat de la nouvelle parcelle sert toujours à quelque chose : la scolarisation des enfants, l’apurement des dettes, et très souvent la mise en place d’une activité d’autofinancement petite soit- elle, pour faire face aux charges du ménage. Voila qui explique entre autres, la multiplication des boutiques et alimentations de fortune, la construction des locaux commerciaux devant toutes les parcelles ou presque, situées le long d’une avenue principale à trafic intense. Allez-y comprendre, la question est de pérenniser l’argent restant pour ne pas tomber dans le risque de se retrouver dans un quartier beaucoup plus reculé, pourquoi pas au village, à force de vendre plus cher pour acheter moins cher et économiser.

Le phénomène est dans son beau jour et l’engouement est presque total. Gombe, Ma campagne, Mont-fleuri, Cité verte et d’autres hauts lieux de la bourgeoisie kinoise se dépeuplent, la périphérie : kintambo, matete, Lemba, et d’autres zones dites de second rang se peuplent. C’est bien là une ville de Kinshasa en mouvement, des centres d’attraction, vers les quartiers moins nantis, une question de survie de toute la famille. 

Au nom de la conjoncture économique ardue, les anciennes familles nanties tombées en faillite, les héritiers de la 3ème et 4ème génération, liquident leurs patrimoines immobiliers des communes et quartiers riches, ils acquièrent en échange dans d’autres quartiers moins coûteux.

Une autre raison des plus en vue, c’est le coût de l’impôt foncier dans ces localités dites de premier rang. Ces familles craindraient, selon les sources proches de la Direction Générale des Recettes de Kinshasa, DGRK, de perdre leurs propriétés au profit de l’Etat à force d’accumuler les arriérés de l’impôt foncier. Libre à elles de choisir entre garder la parcelle, et par conséquent la perdre un jour à force d’accumuler la dette du fisc : impôt foncier, ou la vendre et s’installer ailleurs où la redevance en termes d’impôt foncier n’est pas la même.

 

Auteur : Divin Patrick Kabandika | Copyright : immordc.net - Juin 2012 | Crédit photo : rts

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